Gérard Leras : « Nous créons une vitrine de l’industrie du XXIe siècle »

Gérard Leras, conseiller spécial EELV au conseil régional Rhône-Alpes, en charge du GPRA, est l’artisan de cette initiative qui incite à développer l’intermodalité.

Gérard Leras © Sabine Serrad/

Gérard Leras © Sabine Serrad/

En quoi les objectifs de ce 7e GPRA sont-ils différents des précédents ?
Ce Grand projet Rhône-Alpes a une double nature. Il est clairement engagé vers l’industrialisation d’une part, et vers le report modal d’une autre. Nous avions déjà fait des GPRA qui touchaient à l’industrie, mais de façon beaucoup moins structurante. Avec Rhône médian, on touche à de l’industrie lourde. Mais on ne veut pas faire la même industrie qu’auparavant. L’écologie industrielle, c’est l’objectif, et cela passe notamment par l’intermodalité fleuve-rail.

Mais l’Ardèche est peu dotée de voies de chemins de fer…
L’intermodalité ne veut pas dire qu’il n’y aura plus de camions. Ils pourront être conservés pour des dessertes locales par exemple. Mais on peut quand même en réduire considérablement les flux. Dans la Zone industrialo-portuaire (Zip) de Salaise-Sablons, le site d’Eurofloat fait venir, en camions, du sable du Vaucluse. Il faut inverser la logique pour qu’il arrive en bateau. À Emin-Leydier, une voie de chemin de fer existe, elle peut être remise en service. Mais on n’en est pas encore là ! Simplement, il existe des moyens, comme cet embranchement, pour relier les marchandises à la ligne Paris-Lyon-Marseille.

Le GPRA a validé le projet d’appontement de Novocéram. Quand pourrait-il voir le jour ?
On a validé ce projet le 9 octobre, il y a à peine un mois ! Un dossier aussi complexe­ ne peut pas être instruit en quelques semaines. On peut penser que les évolutions techniques pourront être réalisées en quelques mois. Mais il faut plutôt compter en années, peut-être les cinq ans du GPRA, pour l’appontement en tant que tel.

Quelles conséquences ce GPRA aura-t-il sur l’emploi ?
C’est difficile de chiffrer les ambitions du GPRA en ce qui concerne l’emploi. Ce qu’on sait, c’est que la Zip de Salaise sera génératrice de 2 000 emplois à terme. Mais la création de cette zone au cœur du GPRA peut prendre vingt ans. Des effets pourront avoir lieu dès 2015. Des entreprises déjà présentes sur le territoire veulent se développer. La Région a une seule volonté : travailler vite et bien. – Pensez-vous que des initiatives régionales comme le GPRA peuvent influencer la politique nationale ? Les envolées lyriques, ce n’est pas mon truc. Mais c’est vrai que nous affichons la Zip et le GPRA comme une vitrine de ce que peut être l’industrie du XXIe siècle : créatrice d’emplois, respectueuse de l’environnement et moins nocive pour la santé des employés. Il faut constater que le projet de la Zip est regardé comme un sujet intéressant à Lyon, Paris et même Bruxelles, où je l’ai défendu devant la Commission européenne pour mobiliser des crédits.

Le GPRA fait appel à plusieurs financeurs, qui sont-ils ?
Les 10 millions d’euros de la Région, plus les 10 millions des collectivités locales, ne suffiront pas. Il y a aussi des crédits européens (Feder), d’autres venant de contrats de projet de Région, notamment. Si on travaille bien, nous pourrons mobiliser des crédits bien au-delà des 20 millions. Sinon on s’en contentera. Mais on ne prend pas de responsabilité si on ne s’engage pas sur la qualité.

Propos recueillis par
Pierre Serizay

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